Une approche encore controversée et proposée ici avec des règles strictes et beaucoup de sérieux.
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Il y a un peu plus de quarante ans, la docteure américaine Denise Kandel présentait au monde entier sa théorie sur l’engrenage des drogues. Elle affirmait que la consommation de marijuana mène directement à l’usage et aux abus d’autres substances plus dures. Depuis, de nombreuses études ont montré qu’il n’y a en réalité pas de relation directe de cause à effet entre la marijuana et d’autres drogues illicites. Un fait confirmé entre autres par l’Agence américaine de lutte antidrogue dans un rapport de 2016.
En dépit de cette logique appuyée par des faits, le concept du cannabis comme étant une porte d’entrée vers d’autres drogues est toujours profondément enraciné dans les esprits, et revient souvent dans les discours politiques. Cependant, un centre de désintoxication californien est bien décidé à bousculer cette idée reçue en utilisant le cannabis comme une “drogue de sortie” pour aider les toxicomanes accros à d’autres substances à sortir de l’addiction.
High Sobriety est un centre de désintoxication situé dans le centre de Venice Beach, à Los Angeles. Il propose des programmes de rémission complète basés sur le cannabis. Fondée par Joe Schrank, un ancien alcoolique, la société High Sobriety est une alternative pour ceux qui rejettent l’idée que l’abstinence totale est la seule façon pour les alcooliques de sortir de l’addiction. Le site de l’établissement explique :
“La plupart des centres de désintoxication emploient d’anciens toxicomanes et alcooliques. La plupart de ces individus ont suivi un ‘programme en douze étapes’ [programme classique de désintoxication] dont ils pensent qu’il est le seul qui mène au sevrage. De fait, quand un client remet en cause le concept d’abstinence totale, l’équipe le remballe, sans justifier son argumentaire avec des données tangibles en dehors de leur propre expérience du fameux ‘programme en douze étapes’.”
Pour Joe Schrank et son équipe, l’abstinence totale ne fonctionne que dans 25 % des cas, tandis que les 75 % de toxicomanes restants, qui auraient pu utiliser des méthodes différentes pour traiter leur addiction, ne sont pas les bienvenus dans le débat global sur la toxicomanie.
Le cannabis peut diminuer le besoin d’autres drogues
High Sobriety a donc décidé d’offrir plusieurs alternatives à l’approche traditionnelle, l’une d’entre elle étant basée sur le cannabis. Les toxicomanes qui prennent des drogues dont la dose létale est connue, telle que la cocaïne, l’héroïne, la méthamphétamine, les opiacés et l’alcool, ne sont pas forcés d’arrêter du jour au lendemain. On leur propose en revanche de remplacer leur drogue dure par du cannabis, qui n’a pas de dose létale connue.
“Le cannabis peut faciliter le processus de désintoxication, il peut diminuer la sensation de malaise, les insomnies et les symptômes semblables à ceux de la grippe qui sont associés avec le processus de sevrage, réduisant ou éliminant le besoin d’autres drogues.”
Les doses de cannabis sont contrôlées de près par High Sobriety. Ce type de traitement n’est proposé qu’aux personnes de plus de 25 ans, pour qui l’abstinence n’a pas fonctionné, et qui sont des consommateurs de substances dures et dangereuses, comme l’alcool. Le centre a établi une liste de dix critères à remplir afin de déterminer si un patient peut suivre ce traitement. Après la période initiale de sevrage, les gens peuvent ensuite choisir de continuer ou non à consommer du cannabis avec une supervision médicale.
Vous pouvez en savoir plus sur High Sobriety en vous rendant sur leur site Internet.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet