Le système FlowMachines de Sony, une intelligence artificielle capable de composer des chansons “à la manière de”, a dévoilé ses deux premières créations, dont un morceau façon Beatles.
À voir aussi sur Konbini
Pour une fois, ça ne vient même pas de Google. Alors que la firme de Mountain View, à la manière d’une mère un peu trop fière de son rejeton sur Facebook, nous vante en permanence les derniers exploits de son réseau neuronal TensorFlow et de ses applications – regardez, notre intelligence artificielle a appris à peindre ; regardez, notre IA fait de la poésie romantique, etc. –, la dernière performance artistique d’un réseau neuronal nous vient de l’atelier de recherche de Sony, le Sony CSL Research Lab, et de son logiciel maison, FlowMachines. Et elle n’est pas piquée des hannetons : là où l’IA de Google, Magenta, nous pondait une suite de notes aussi étranges que dissonantes, celle-ci a composé “Daddy’s Car”, la première véritable chanson pop venue de la machine.
Certes, FlowMachines ne fait pas exactement comme Magenta, en ce qu’elle ne compose pas exactement à partir de rien. Pour parvenir à la mélodie entraînante de “Daddy’s Car”, explique The Verge, l’IA a d’abord ingéré 13 000 partitions de différents styles de musique – en gros, elle s’est forgé une culture musicale, comme tout le monde. Une fois éduquée, l’IA a créé ses propres partitions selon les desiderata du musicien Benoît Carré (ici, “à la manière des Beatles”), qui s’est chargé d’enregistrer les instruments pour un rendu organique.
Quid des paroles, alors? Là encore, merci Benoît Carré, la machine n’y est pour rien… à moins que. Pour The Verge, aucun doute : après une analyse détaillée des vers, les rimes de “Daddy’s Car” annoncent la fin imminente de notre espèce au profit de l’avènement de machines “sensibles”. Qu’on se rassure, FlowMachines a aussi produit “Mr. Shadow”, un titre un peu plus opaque censé imiter le style des chanteurs d’americana, dans lequel il est bien difficile de déceler une quelconque menace. Mais ces deux chansons ne sont que la partie émergée de l’iceberg, puisque Sony a annoncé la sortie d'”albums” (oui, au pluriel) l’année prochaine. Tremblez, humains.