Alors que la deuxième édition de la Coupe du monde de chute libre en salle vient de commencer, revenons sur les fondamentaux de la discipline.
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Oui, présentée comme ça, l’association des mots “chute libre” et “intérieur” a tout de l’oxymore – ou, au pire, de la compilation de fails. Et pourtant, si vous avez regardé la vidéo ci-dessus avant de lire ce texte, vous aurez compris qu’il s’agit tout simplement d’un nouveau sport extrême à équidistance de la danse, du parachutisme et de la natation synchronisée. Le principe, sans être excessivement compliqué, n’est pas non plus donné à tout le monde : construisez un énorme cylindre de plexiglas vertical, placez une soufflerie surpuissante à l’une des extrémités et allumez-la ; une fois la tempête bien installée autour des 200 kilomètres/heure, équipez-vous d’une combinaison et d’un casque (on n’est jamais trop prudent), ouvrez une porte préalablement découpée dans la paroi du cylindre et envolez-vous. Pour contrôler votre trajectoire et votre altitude, jouez avec l’aérodynamisme de votre corps. S’équiper de LED et couper la lumière peut être un plus. Pour le côté physique, voyez du côté de Wired.
Évidemment, dès qu’une bande de forcenés invente une nouvelle façon de faire exploser ses niveaux d’adrénaline, vous pouvez être certain que des marques comme Red Bull ou GoPro rappliqueront dans la minute pour rendre ça esthétique. Bingo. Et si la vidéo est sortie le 11 octobre, c’est tout sauf un hasard : le même jour, à Varsovie, en Pologne, la deuxième Coupe du monde de la discipline, la WCIS, s’ouvrait. Car oui, il y a déjà des compétitions par équipe, en duo et en solo, sous l’égide de la FAI (la Fédération aéronautique internationale, déjà responsable des courses de drones).
Une délégation française de 31 athlètes
À la WCIS 2016, la France est représentée dans cinq des sept catégories par pas moins de 31 athlètes, qui se partagent en formations de 4 parachutistes, en couples ou en concurrents solo. En tout, ce sont plus de 27 équipes qui concourront pour devenir championne du monde de “vol dynamique”. Au bord du tunnel transparent, des juges notent la performance des équipes à mesure qu’elles exécutent leurs programmes, avec ou sans musique. Lors des phases finales, les équipes ou concurrents sont opposés deux à deux et départagés, comme à la boxe, par le panel de juges. Les critères ? Créativité, coordination, fluidité et précision d’exécution ou encore difficulté des mouvements réalisés. Le reste ? Du talent brut, des styles distincts et l’impression ahurissante de voir des êtres humains danser en suspension, libéré par on ne sait quel miracle de la toute-puissance de la pesanteur. heureusement que le nom des équipes ne participe pas à la note, parce qu’avec “France 1”, “France 2” et ainsi de suite, on fait peine à voir face aux HayaBusa belges ou aux Chimera anglais. Un p’tit effort, que diable.
Si la discipline est encore relativement confidentielle en France (tout le monde n’a pas les moyens de construire ça chez soi), il existe déjà néanmoins cinq souffleries où tenter l’expérience, à Lille, Lyon, Argenteuil, Caen et Lézignan-Corbières. Gros avantage comparé au parachutisme traditionnel : la facilité d’apprentissage et les temps de vol, deux fois plus longs qu’un saut classique. Bon, dit comme ça, ça a l’air totalement sans risque. Ça ne l’est pas, qu’on se le dise, le ridicule n’est jamais loin. Quoi qu’il en soit,en attendant, admirez les meilleurs de la discipline. Et rêvez un bon coup (malgré l’ignoble habillage sonore de la vidéo).