Cela faisait des mois que les scientifiques étaient sur le qui-vive, c’est désormais chose faite : la séparation d’un bloc de glace de 5 800 kilomètres carrés causée par une faille géante dans l’Antarctique a eu lieu. Il s’agit du plus gros iceberg connu à ce jour.
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Une crevasse géante de 3 kilomètres de large, 200 kilomètres de long et 350 mètres de profondeur située au nord-ouest de l’Antarctique et surveillée par les scientifiques depuis des années a causé la désintégration d’une large partie de la barrière de Larsen. Celle-ci est constituée de trois barrières de glace (désintégrées en 1995 et 2002 pour les deux premières) qui occupaient des baies distinctes le long de la côte orientale de la péninsule Antarctique. C’est donc la barrière “C” qui s’est séparée à son tour ce 12 juillet 2017.
La faille est apparue en novembre 2011 et ne cessait de s’agrandir depuis. Le New York Times rapporte que depuis décembre dernier l’agrandissement quotidien de cette faille est équivalent à la taille de cinq terrains de football américain. Selon les scientifiques, la barrière de Larsen “C” devait ainsi se détacher cette année, lâchant dans les eaux de l’océan Austral l’un des plus gros icebergs jamais enregistrés, qui pèserait plus de mille milliards de tonnes.
Un iceberg 55 fois plus grand que Paris
Ce bloc de glace devrait mesurer environ 5 800 kilomètres carrés, soit à peu près la taille du département des Bouches-du-Rhône ou cinquante-cinq fois la taille de la capitale. Pour l’heure, les scientifiques ne peuvent pas se prononcer sur l’origine de cette faille ni sur ses conséquences directes. On ne peut donc pas savoir si cet événement spectaculaire est lié ou non au réchauffement climatique.
Breaking news! The iceberg has fully detached from Larsen C - more details to follow soon pic.twitter.com/pdSxDuAGjR
— Project MIDAS (@MIDASOnIce) 12 juillet 2017
Par ailleurs, ce nouvel iceberg n’aura pas d’impact direct sur le niveau de la mer puisque la barrière de Larsen flotte déjà sur l’eau. En revanche, les scientifiques s’interrogent sur la perte de cette barrière vis-à-vis du glacier auquel elle est rattachée. En 2002, lors de la désintégration de la barrière “B”, ils avaient noté que l’eau du glacier s’écoulait plus rapidement dans l’océan, contribuant ainsi, par ricochet, à une augmentation du niveau de la mer. Mais ils préviennent que cet événement pourrait changer significativement le paysage de la péninsule Antarctique.
Article rédigé le 9 février 2017 et mis à jour le 12 juillet 2017.