Les AirPods qui accompagneront l’iPhone 7 ramènent sur la table le débat sur le potentiel cancérigène des ondes magnétiques.
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Amélioration de la qualité sonore, design plus fin et résistance à l’eau… Apple a tout un tas de raisons pour vous convaincre d’acheter les AirPods de l’iPhone 7, écouteurs sans fil qui coûteront la bagatelle de 179 euros et vous permettront de vous identifier au spleen de Joaquin Phœnix dans Her. Or il s’agit d’un émetteur-récepteur Bluetooth qui fonctionne à quelques centimètres de votre cerveau, pas de simples écouteurs. Plusieurs voix se sont déjà élevées pour alerter du danger que cela représente pour la santé.
C’est le cas du docteur Anthony Miller, conseiller principal de l’Environmental Health Trust, organisation sans but lucratif de prévention des risques, notamment ceux liés aux radiations des téléphones portables. Auprès de CNN, il émet ses inquiétudes concernant l’introduction massive d’écouteurs Bluetooth auprès des populations :
“Je pense que c’est malheureux, car Apple lui-même reconnaît en petits caractères – c’est souvent caché – que les téléphones portables doivent être tenus… loin de l’oreille, et la plupart des gens ne le font pas.”
Et c’est effectivement le cas : sur son site, la firme indique ses conseils concernant l’exposition aux fréquences radio selon l’appareil que vous utilisez.
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Plus alarmiste encore, le docteur Joel Moskowitz, professeur à la Berkeley School of Public Health de l’université de Californie, prévient dans le Daily Mail : “On joue avec le feu. C’est mettre un appareil émetteur de micro-ondes à côté du cerveau.” Le tabloïd conservateur ajoute que la fréquence exacte d’émission des ondes des AirPods n’a pas été communiquée par Apple.
“Pourquoi s’insérer des émetteurs à micro-ondes dans les oreilles ?”
Les ingénieurs et directeurs marketing de la marque insistent qu’avec l’usage Bluetooth, les émissions micro-ondes sont conformes aux lignes directrices proposées par la Federal Communications Commission (FCC), agence indépendante créée par le Congrès américain chargée de réguler les télécommunications. Pour le docteur Moskowitz, ce n’est pas assez. Il rétorque que plus de 200 scientifiques estiment que les règles édictées par la FCC sont inadéquates pour protéger la santé contre les émissions des ondes. Attaché au principe de précaution, il ajoute :
“Alors qu’on ne connaît pas les risques sur le long terme d’utiliser des appareils Bluetooth, pourquoi s’insérer des émetteurs à micro-ondes dans les oreilles, si près du cerveau, alors qu’il y a des manières plus sûres d’utiliser un téléphone ?”
En 2011, l’OMS a classé les ondes électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes et les a rangées parmi les autres substances classées comme telles. Ce diagnostic est “basé sur un risque accru de gliome, un type malin de cancer du cerveau, associé à l’utilisation du téléphone sans fil”.
“Ce n’est pas une nouvelle forme d’exposition”
Évidemment, alors que le sujet n’est pas tranché et nécessite des recherches à long terme pour établir véritablement le potentiel cancérigène de ces ondes, les opinions scientifiques divergent sur leur dangerosité. Pour le Los Angeles Times, le professeur John E. Moulder, du Medical College of Wisconsin, explique qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
D’après lui, alors que le wifi et les téléphones portables dégagent en continu des radiofréquences, l’émission d’ondes Bluetooth des AirPods ne changera rien à notre santé : “Biologiquement, ce n’est pas une nouvelle forme d’exposition.”
Kenneth Foster, professeur à l’université de Pennsylvanie, également interviewé par le quotidien californien, explique que ces appareils émettent de toute façon à un niveau relativement bas (notamment pour des soucis de durée de vie de leur batterie) :
“[L’exposition aux ondes] est absolument minimale – elle est considérablement moindre à l’exposition prodiguée par votre téléphone lorsque vous le portez à votre oreille.”