La communauté scientifique américaine est exaspérée par les mesures climatosceptiques de son nouveau président et compte descendre dans la rue pour le faire savoir.
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Inspirés par la Marche des femmes qui a rassemblé 2 millions de personnes dans le monde le 21 janvier dernier, les scientifiques veulent organiser à leur tour leur propre rassemblement. Une idée qui a commencé à germer au détour d’une conversation sur Reddit jeudi 26 janvier, avant de prendre de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux, avec la création d’une page Twitter et d’une page Facebook qui comptent déjà 290 000 abonnés chacune et même un début de site Internet.
En effet, le monde scientifique se sent de plus en plus muselé et ne compte pas se laisser faire. Caroline Weinberg, chercheuse en santé publique, écrit ainsi au Washington Post :
“Nous avons été inspirés (OK, fâchés) par les récentes attaques contre la science menées par la nouvelle administration […] Réduire les financements et empêcher les scientifiques de communiquer leur résultats (de recherche financée par les impôts !) au public est absurde et on ne peut pas permettre que cela soit une politique.”
La date de cette marche, qui est ouverte “à tous ceux qui croient en la science empirique“, devrait être annoncée dans les prochains jours.
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Protester contre une censure inquiétante
Depuis son investiture le 20 janvier, Donald Trump s’est clairement attaqué à la communauté scientifique et multiplié des signes inquiétants de censure, commençant par effacer purement et simplement toute référence au changement climatique du site Internet de la Maison-Blanche, rapportent Les Échos. Mais c’est surtout le sort de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) qui inquiète les scientifiques. Cette agence indépendante créée en 1970 pour étudier et protéger la nature est dans le viseur de Donald Trump qui en a confié les rênes à Scott Pruitt, un climatosceptique revendiqué lié de près au lobby de l’énergie.
Résultat en même pas 10 jours : l’administration du nouveau président a retiré une page consacrée au changement climatique du site web de l’EPA. Elle souhaiterait aussi, selon des informations rapportées par Le Monde, geler ses financements aux travaux de recherche sur l’environnement mais aussi réduire drastiquement le personnel de l’agence. Selon un mémo rapporté par le Huffington Post, une censure s’organise aussi pour contrôler sa communication sur les réseaux sociaux : “[un] conseiller en stratégie numérique rejoindra [l’agence] pour superviser les médias sociaux“, “le contrôle des comptes” des personnels de l’agence “devrait être plus centralisé” à l’avenir rapporte la note.
Bref, les agences fédérales liées à la recherche sont réduites au silence ou soumises à un contrôle politique digne d’une censure d’État. Plusieurs d’entres elles, comme les parcs nationaux ou la Nasa, ont déjà commencé à se rebiffer en créant des comptes non officiels sur Twitter pour pouvoir s’exprimer librement. Ainsi, une marche pour la science serait le moyen pour les citoyens et le milieu scientifique de manifester en masse leur soutien à la cause climatique et environnementale qui, jour après jour, prend du plomb dans l’aile.