Le soir de Noël, plus de 10 000 jeunes Australiens se sont retrouvés sur la plage de Coogee, située à l’est de Sydney. Ils sont repartis en laissant 16 tonnes d’ordures dans la nature.
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C’est l’été dans l’hémisphère Sud et le temps des fêtes sur les plages, le tout agrémenté de baignades et de barbecues bien arrosés en bord de mer. Une ambiance qui pourrait être joviale à condition que chacun reparte chez soi en laissant les lieux publics dans leur état initial. Or, dans la nuit de Noël, des milliers de jeunes se sont retrouvés un peu partout en ville et sur les plages pour fêter l’événement… en laissant derrière eux toutes leurs ordures.
La presse locale a notamment abondamment commenté le cas de la plage de Coogee où, comme le montre l’image ci-dessous, la plage a disparu sous un lit de déchets : sacs et gobelets en plastique, canettes vides ou pleines, bouteilles en verre… La mairie de Coogee estime à 16 tonnes ce “cadeau” laissé par les fêtards à quelques mètres seulement de l’océan, alors qu’ils auraient tout simplement pu jeter leurs déchets à la poubelle ou les reprendre avec eux.
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Loin d’être un cas isolé
En réponse à cette attitude antisociale, la mairie de Coogee a décidé d’interdire purement et simplement l’alcool sur ses plages jusqu’à la fin de l’été. Une mesure punitive qui soulage des habitants exaspérés, qui relatent des scènes ubuesques : “Les gens perdent souvent la tête à force de se saouler en plein soleil. J’ai vu des gens en pleins ébats sexuels au beau milieu de la plage“, rapporte Tony Waller, le président du club de surf et de secourisme de Coogee à la chaîne 7News. Un penchant pour l’alcool mais aussi la drogue qui a forcé les autorités à déclencher l’alarme d’alerte aux requins à trois reprises pour faire sortir les fêtards de l’eau : “On était très inquiets, ils étaient tous complètement ivres”, poursuit Tony Waller.
Un épisode qui a ému Sydney mais qui est pourtant loin d’être un cas isolé. Les noceurs n’ont d’ailleurs pas attendu longtemps pour remettre ça, le soir du Nouvel An, sur d’autres plages ou en centre-ville. Et ce, malgré les mesures de sécurité et anti-alcool déployées à travers toute la ville. Konbini se trouvait justement sur le golf de Bondi, une plage à quelques kilomètres au nord de celle de Coogee pour observer le feu d’artifice le soir du 31. Lieu différent, jour différent et même constat : des milliers de jeunes s’alcoolisant sur la voie publique en laissant derrière eux tous leurs déchets au bord de l’océan.
Julia, qui travaillait dans un restaurant du centre-ville près de l’Harbour Bridge le soir du 31 décembre, témoigne : “Mais tu sais quoi ? Sur ces photos du réveillon à Coogee, au moins on aperçoit de l’herbe. Quand je suis rentrée chez moi après mon service on ne voyait même plus le sol, c’était un tapis de merde.” Une attitude que les Australiens peinent à expliquer : “Je ne comprends pas, quand j’étais enfant on nous sensibilisait beaucoup au respect de l’environnement“, déplore Juliette, âgée de 35 ans.
L’alcool : un problème rampant chez les jeunes Australiens
Une attitude immature avec la fête et l’alcool que certains médias et locaux attribuent aux “backpackers”, ces voyageurs à sac à dos souvent titulaires d’un visa vacances-travail, ainsi qu’aux touristes et aux étrangers. Ainsi, le site News.com.au, rapporte le témoignage d’une habitante : “Il faut faire quelque chose à Coogee avec ce flux incessant de backpackers qui détruisent notre environnement.”
Or, si le nombre de backpackers en Australie a atteint des sommets ces dernières années (pas moins de 250 000 visas délivrés au cours de la période 2012-2013), ils sont loin d’être à l’origine des problèmes d’alcoolisme auxquels fait face le pays depuis un certain nombre d’années et à ses multiples conséquences, en l’occurrence le non-respect de l’environnement. En effet, le “binge drinking” ou la culture de la beuverie effrénée pour se divertir, jusqu’à une perte totale de contrôle, touche particulièrement les jeunes, dès l’adolescence.
En 2012 déjà, le Sydney Morning Herald avertissait : “Le problème de l’Australie avec l’alcool doit être pris à bras le corps […] Dans l’État de Victoria [situé au sud du pays, ndlr], les problèmes liés à l’alcool coûtent au gouvernement 4,3 milliards de dollars [2,9 milliards d’euros, ndlr] par an, entre les accidents de la route, les problèmes de santé, les violences et la criminalité.”
Aussi, ces dernières années, l’étau s’est resserré et les mesures préventives et répressives concernant l’alcool se multiplient dans le pays, faisant flotter dans l’air un doux parfum de prohibition. Mais chacun connaît la morale de l’histoire de la prohibition : elle n’a jamais fait arrêter les gens de boire. Et aucune interdiction n’a jamais remplacé l’éducation. Néanmoins, il existe des gens bien. Dans la vidéo ci-dessous, Colli, une jeune femme dévastée par une telle pollution volontaire se filme après avoir nettoyé une partie de la plage à elle toute seule. Elle a ramassé 8 000 bouteilles en verre :