“Que l’on aime son art ou non, Jeff Koons est un homme d’affaires”
Mais outre l’argent nécessaire, des questions logistiques entrent en compte, notamment les 30 tonnes que pèserait la sculpture (celle-ci doit faire 11 mètres de haut). Un poids difficile à supporter pour le sol de l’esplanade partagée par le Palais de Tokyo et le Musée d’Art Moderne, le lieu qui est censé l’accueillir. Jean de Loisy, président du Palais de Tokyo n’est pas en faveur de l’idée d’installer des piliers qui altéreraient les espaces d’exposition du sous-sol du bâtiment. Si de nombreux autres emplacements ont été proposés à l’artiste, ce dernier n’en démord pas : cet emplacement est le seul qui conviendrait à son œuvre.
Fabrice Hergott, le directeur du Musée d’art moderne de la ville de Paris, est quant à lui plus ouvert. Interviewé par le magazine Architectural Digest, il pense que l’œuvre sera “moins kitsch dans quelques années et les gens trouveront le lieu choisi approprié”. Avec lui, nombreux sont ceux qui ne veulent froisser ni l’artiste, ni François Pinault (un grand collectionneur des créations de Jeff Koons et un homme d’affaires au bras long) en critiquant ouvertement le projet.
Cependant, les critiques fusent du côté du milieu artistique. Isabel Pasquier, une critique d’art française, ne mâche pas ses mots dans les pages du magazine Art Forum : “Ils ont présenté ce bouquet comme un cadeau symbolique, mais nous avons réalisé peu après que ce n’était pas vraiment un cadeau, puisque la France doit payer pour l’installer. Que l’on aime son art ou non, Jeff Koons est un homme d’affaires et l’on a très vite compris que c’était plutôt lui qui s’offrait Paris en cadeau.”
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