J’ai pris la première photo de la série à la fin de l’année 2013, autour de Noël. Un mec m’a demandé une cigarette dans la rue et je lui ai demandé une photo de lui en échange. Il a accepté de poser pour moi en vitesse et le projet était parti.
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A partir de ce moment, le photographe immortalise un inconnu par jour, au gré de ses promenades dans les rues parisiennes :
Parfois un simple regard peut m’attirer. Mais il m’est aussi arrivé de marcher pendant deux heures dans les rues de Paris sans trouver quelqu’un d’intéressant.
Jusqu’à aujourd’hui, Constantin Mashinskiy a quotidiennement réussi à capter un regard, un look ou une attitude qui a accroché son objectif. Pour Konbini, il a choisi dix portraits parmi sa série qui l’ont particulièrement marqués, et il nous explique pourquoi.
- #115
J’aime les vides greniers à Paris, j’y vais de temps en temps pour leur ambiance particulière, dans l’espoir de trouver un Leica d’occasion. Cette fille vendait toutes sortes de choses vintage. Je pense que ça doit être une artiste.
- #21
J’ai pris cette photo près de mon lieu de travail. J’ai l’impression que cet homme ne correspondait pas du tout à l’endroit où je l’ai vu. Il pleuvait. Il était assis sur une terrasse avec un café dans un restaurant où déjeunent habituellement de nombreux employés de bureau. Il est parti juste après que j’ai appuyé sur le déclencheur.
- #127
Le 1er mai, c’était un jeudi et la Fête du Travail. Les enfants n’avaient pas école ce jour-là, leurs parents travaillaient et il pleuvait fort durant toute la journée. J’aime cette photo parce que chacun des enfants a eu une émotion différente au moment où j’ai pris le cliché.
- #121
Ils ont attiré mon attention parce que j’ai vu la loyauté, l’amitié, un banc et une glace. Juste après que j’ai soulevé mon appareil, le chien est parti du cadrage comme s’il n’était pas content. Il obéissait assez bien à son maître, mais il a fallu un certain temps pour le convaincre de poser. Il a cependant refusé de regarder l’objectif.
- #102
J’ai aimé la façon dont elle était dans la rue en train de fumer une cigarette électronique, c’était comme une scène de film. Elle m’a demandé combien j’étais prêt à payer pour la photo. Finalement, j’ai pu la prendre gratuitement et j’ai appris qu’elle était comédienne.
- #64
Je me promenais dans le parc avec ma compagne, c’était une journée ensoleillée mais froide de février. Je lui ai demandé un portrait, il m’a dit “oui” et m’a demandé s’il pouvait m’appeler pour que je prenne des photos pour la marque de chaussures pour femmes qu’il était en train de monter.
- #28
Il faisait presque nuit et je rentrais chez moi après une dure journée de travail sans aucun portrait. Quand j’ai vu cette fille avec une apparence inhabituelle marcher autour de la place avec un bouquin de Kafka, elle m’a rappelé l’expression : “Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous“, et je lui demandé un portrait.
- #66
Cet homme est un bouquiniste avec une boîte sur le parapet des quais de Seine. Quand je lui demandé un portrait, je pensais qu’il refuserait, mais il a dit “oui, tu peux prendre une photo, si ça t’amuse“, tout en m’ignorant complètement.
- #99
J’aime prendre des photos à Montmartre, sans les nombreux touristes, l’endroit possède une vraie vie de quartier. Les habitants prennent généralement leur café pendant des heures sur les terrasses avec un livre ou un journal. Cette femme a eu un peu peur quand j’ai demandé à prendre la photo. Elle m’a demandé pourquoi j’ai décidé de photographier des inconnus.
- #114
J’ai eu à échanger mon opinion sur l’infidélité pour une émission de télévision pour obtenir cette photo. C’était un juste accord. Heureusement, je n’ai pas la télé et je ne pourrai donc pas me voir à l’écran parler un mauvais français et avec un fort accent russe.