Dans WARM UP, on réalise un focus sur des artistes dont vous allez (sûrement) entendre parler dans les mois à venir. Alors que son deuxième EP sortira le 24 février prochain, on vous présente Elbi.
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Quand on écoute l’EP Troublesome Soul, on a du mal à reconnaître la Elbi d’aujourd’hui en dehors de sa voix définitivement soul. Sorti en 2014, on se rapprochait alors plus d’une forme de pop mêlée à du R’n’B et de l’acid jazz, bref.
Trois ans plus tard, l’artiste revient avec un projet plus électronique et fichtrement plus intéressant. Une renaissance presque, même si l’on retrouve bien sa patte. Colourful Shores, constitué de six morceaux, sortira le 24 février prochain, suivi d’une release party au Point Éphémère le lendemain.
On lui a donc posé quelque questions pour mieux cerner celle dont vous entendrez parler dans les mois qui suivent, on vous le garantit !
Qui es-tu ?
Je suis Lucile Bauer. Oui oui, comme Jack. J’ai 26 ans et j’habite Paris depuis 2014.
D’où est-ce que tu viens ?
D’un village perdu en Haute-Savoie, puis d’Annecy. Puis d’un peu partout. Je ne me suis jamais sentie 100 % à l’aise avec la France, du coup j’ai pas mal bougé à l’étranger.
Qu’est-ce que tu fais dans la vie – études/travail ?
J’aime bien toucher à tout, j’ai l’impression d’avoir plein de vies. Je bosse pour une salle de spectacle, je donne des cours de chant, je fais de la vidéo, de la photo, du graphisme. Ça paie le loyer et ça me permet surtout de continuer à voir la musique comme quelque chose d’hyper ludique.
Quand est-ce que tu as commencé la musique ? Avec quel instrument ?
J’ai commencé le chant à 11 ans. Je me suis mise à la batterie puis à la guitare sans grande conviction, mais ça me permettait de commencer à composer des morceaux.
Est-ce que tu as eu différents projets avant ?
Pas tant que ça en fait. J’ai développé mon petit projet solo dès que j’ai eu 15 ans, à coup de garage band, Myspace et fêtes du lycée. En 2015, j’ai tenté de monter le projet avec un band complet, que j’ai dû arrêter parce que ce n’était plus ma musique. Je suis un loup solitaire en fait. J’ai toujours peur que mes idées ne se fassent bouffer par celles des autres, j’aime bien me retirer pour me retrouver.
Comment définirais-tu ton projet ?
Comme de l’électro spirituelle ? Un mix entre techno deep, house et soul. De la musique où on arrête de s’autocontrôler, où on laisse parler les sens.
Quelles sont tes inspirations/influences musicales ?
J’écoute depuis toujours énormément de jazz, soul, R’n’B, funk ou hip-hop. Ella Fitzgerald (évidemment) mais aussi les TLC, Robert Glasper, Erykah Badu, Sampha, A Tribe Called Quest… Pour le reste beaucoup d’afro, de techno, de minimale : Fela Kuti, Black Motion, Osunlade, Atjazz, Âme, St Germain, Herbert, Dorisburg, Jan Jelinek… Niveau visuel, j’aime ces artistes qui n’ont pas peur d’intriguer, comme Bonnie Banane, Grimes ou Björk. C’est très inspirant des gens qui suivent leurs envies.
Comment est-ce que tu composes ? Décris-nous ce processus.
Seule, à des horaires improbables, à la maison. Je pars souvent du rythme et d’une nappe de synthé. Puis je tente un bon vieux yaourt vocal en essayant de ne me mettre aucun frein. Je redécoupe les bouts que j’aime, je trouve des paroles qui ressemblent à mon yaourt mais qui ont un sens et je retravaille le morceau en partant de ça.
Pour le live, j’amène le track à mon binôme Axel. On se penche dessus et on retrouve de nouvelles idées, on repart du morceau pour en faire une jam évolutive qu’on va pouvoir moduler sur scène comme on le sent. C’est important que ça ne sonne pas “morceau enregistré”. Je veux garder ce côté brut et frais en live, autant pour nous que pour le public.
Si tu avais un conseil aux auditeurs pour écouter ta musique, quelles seraient les meilleures conditions ?
De fermer les yeux et de se laisser guider par le son. De danser s’ils en ont envie. De ne SURTOUT pas se gêner. C’est d’ailleurs le thème du track “On a Wave of Light”.