“Ces films ont tendance à refléter leur époque. Nous essayons donc toujours de repousser les limites un peu plus loin. Tout est possible. Aujourd’hui, c’est Daniel Craig, et j’en suis très heureuse, mais qui sait ce que le futur nous réserve ?”
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Une position déjà adoptée par Daniel Craig antérieurement, pour qui cela a peu d’importance :
“On peut faire tout ce que l’on veut, tant que c’est crédible et que ça fonctionne.”
La fin de l’ère de l’homme caucasien à tendance misogyne ?
Si la question est récurrente, elle est aujourd’hui terriblement actuelle et s’inscrit parfaitement dans la lignée d’un changement que l’on espère voir se poursuivre à Hollywood – et au-delà.
Déjà l’année dernière, la série britannique culte Doctor Who a su faire preuve de progressisme en faisant de Jodie Whittaker la première femme à incarner le rôle-titre. Bien que la nouvelle en ait offensé certains, elle avait su ravir la majorité des fans, définitivement convaincus.
Visiblement portés par cette petite révolution, de nombreux internautes ont commencé à réclamer la même chose pour le personnage de James Bond. Beaucoup scandaient déjà les noms de Gillian Anderson ou de Charlize Theron pour reprendre le rôle.
Le regretté Roger Moore, qui avait incarné l’agent dans pas moins de sept films, avait d’ailleurs fait part de son point de vue sur un tel changement, en 2015 :
“J’ai entendu des gens dire qu’il faudrait une femme Bond, ou un Bond gay. Mais ils ne pourraient être Bond, pour la simple raison que ce n’est pas ce qu’Ian Fleming [le créateur du personnage, ndlr] a écrit. L’idée n’est pas d’être homophobe, ou encore raciste, mais simplement d’être fidèle au personnage.”
Dans le clan des conservateurs, personne ne semble être prêt à abandonner l’idée qu’il se fait de son agent secret favori. Apparu pour la première fois en 1953 dans le roman Casino Royale de l’écrivain et ancien espion britannique Ian Fleming, James Bond s’est en effet progressivement affirmé comme un symbole de virilité pour de nombreux hommes blancs.
Une image soigneusement conservée dans les 26 adaptations cinématographiques qui en découleront, où chaque acteur lui prêtant ses traits, de Sean Connery à Daniel Craig, se devait de remplir une liste bien établie de prérequis : être beau, blanc, hétérosexuel et britannique.
Et si la saga est prête à se réinventer, il n’a visiblement été acté nulle part qu’elle en soit obligée : l’acteur James Norton (Happy Valley, Grantchester) semble aujourd’hui parti favori dans la course au rôle mythique. Et bien que talentueux, il remplit lui aussi, inévitablement, toutes les conditions traditionnelles.