Le mosh pit, ou pogo, analysé par une équipe de scientifiques

Le mosh pit, ou pogo, analysé par une équipe de scientifiques

Collective Motion of Moshers at Heavy Metal Concerts (Le Mouvement Collectif des Moshers lors des Concerts de Heavy Metal).

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En somme, cette recherche a pour objectif d’analyser en profondeur les tenants et aboutissants des attitudes des moshers. Car le mosh est une “danse” assez brutale créée au début des années 80, bien avant le slam (sauter de la scène vers le public) et le headbanging (mouvement de têtes en cadence avec la musique). On peut retrouver des mosh pit lors de concerts de metal, punk ou punk hardcore. L’idée : agiter les bras en avant et en arrière et, surtout, ne pas hésiter  à toucher le copain d’à côté en le poussant. Ou plus si affinités.
La particularité du mosh pit est qu’il est généralement organisé, entrepris par la constitution de “circle pit” (les participants doivent courir en cercle et, à l’intérieur, plusieurs personnes peuvent pratiquer le mosh pit) ou d’un “braveheart”. Ce dernier est une pratique assez récurrente lors des concerts de metal. Au cours d’une performance, le groupe sur scène ordonne au public de se diviser en deux groupes et de laisser un espace vide. Un décompte effectué, les deux extrémités du public doivent alors courir l’une vers l’autre.
Quelques coups bien sentis peuvent être apportés lors de l’exercice.
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Et c’est par l’entremise d’une flopée de vidéos YouTube, rassemblées dans les notes de bas de page de l’étude, que l’équipe de scientifiques a essayé de comprendre les mosh pit à l’aune de la physique.

Le heavy-metal, cette musique “lourde et rapide”

En introduction, les scientifiques annoncent :

Le comportement collectif des humains peut varier de calme à paniqué en fonction du contexte social. En utilisant des vidéos accessibles en ligne, nous avons étudié la forte énergie collective des mouvements des participants lors de concerts de heavy metal.

Dans un jargon très précis, le papier décrit les conditions de leur étude de cas : une “grande foule de gens dans des conditions extrêmes que l’on trouve typiquement dans des concerts de heavy-metal”. Il en résulte une description mathématique et froide dudit rendez-vous musical :

Ce qui entraîne souvent des blessures réside dans le fait que l’esprit collectif est influencé par la combinaison d’une musique forte et rapide (130 décibels, 350 battements par minute) synchronisé avec des lumières clignotantes et brillantes et de fréquentes intoxications (drogues et alcool).

Du pogo au gaz, le pogaz

Cet ensemble de critères, qui constituent l’environnement, vont déterminer le comportement des spectateurs, leurs réactions. La cause étant adjugée (l’ambiance, la musique “forte et rapide”, la consommation de drogues), la conséquence est, évidemment, le mosh pit.
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Selon l’étude, “les participants (les moshers) bougent au hasard et entrent en collision avec d’autres, dans tous les sens”. Et avec les données qui ont été calculées par le laboratoire new yorkais, il en ressort un parallèle étonnant :

Prises ensemble, ces recherches soutiennent l’idée d’une forte analogie entre les pogos et le gaz […]. La distribution de la vitesse mesurée au sein des mosh pit est en équilibre avec la distribution de la vitesse d’un gaz 2D classique, autrement connu sous le nom de statistique de Maxwell-Boltzmann.

En d’autres termes, la conclusion de l’étude soumet un parallèle entre une loi de probabilité qui déterminerait la répartition de particules de gaz et… un pogo au cours d’un concert de heavy-metal. Pour faire simple, les participants d’un mosh pit sont comparés à des molécules ou des atomes de gaz. Car leur caractéristique principale est leur indépendance.
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Mais le plus étrange réside dans la question-conclusion :

Ces observations présentent une question intéressante : pourquoi un système non-équilibré par nature expose des caractéristiques équilibrées ?

En somme, l’ordre naîtrait du chaos. Et l’étude de conclure :

D’autres recherches avec la même approche pourraient améliorer notre compréhension des mouvements collectifs lors de manifestations, d’émeutes et de foules paniquées, permettant la création de nouveaux principes, ce qui réduirait les risques de blessures.