La Dolce Vita : décès de l’iconique actrice Anita Ekberg

La Dolce Vita : décès de l’iconique actrice Anita Ekberg

En sortant de l’école […] seule la mode m’intéressait et je suis entrée comme mannequin dans une maison de couture suédoise. Un jour, des amis, par boutade, m’ont conseillée de me présenter à l’élection de Miss Suède.

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Si au début des années 50 elle traverse l’Atlantique, ce n’est pas parce qu’elle rêve de cinéma mais pour concourir au titre de Miss Univers. Même s’il lui échappe de peu, elle finit dans les six finalistes. Mais sa blondeur et ses courbes vertigineuses ne tardent pas à taper dans l’œil d’Hollywood, à commencer par celui de l’immense John Wayne qui lui offre son tout premier rôle.
Après cinq années à tourner et une série de rôle mineurs, elle décroche le Golden Globe du meilleur espoir féminin en 1955 pour L’année sanglante (avec John Wayne et Lauren Bacall). L’année suivante elle tourne avec King Vidor dans Guerre et Paix aux côtés d’Audrey Hepburn et Henry Fonda.

Icône du cinéma italien

Mais la consécration du talent de l’actrice arrive en 1960, alors qu’elle est choisie par Federico Fellini pour donner la réplique à Marcello Mastroianni dans ce qui sera l’unique Palme d’Or cannoise du réalisateur italien (et un tournant dans sa carrière) : La Dolce Vita.
Et parmi les sublimes tableaux qui composent le film, l’un est resté gravé à jamais dans la mémoire des cinéphiles : celui d’Anita Ekberg vêtue d’une longue robe bustier noire se baignant sensuellement à la lueur des étoiles dans la mythique fontaine de Trevi, bientôt rejointe par Marcello, transcendé par tant de beauté.

Une muse que Federico Fellini décrivait en ces mots :

Sa beauté de petite fille déesse était éblouissante. La couleur lunaire de la peau, le bleu clair glacé du regard, l’éclat doré des cheveux, l’exubérance, la joie de vivre, faisaient d’elle une créature grandiose, extraterrestre et en même temps émouvante, irrésistible.

Alors définitivement adoptée par l’Italie, elle continue de tourner avec des réalisateurs comme Dino Risi (A Porte Chiuse, 1961), Alberto Sordi (Scusi, Lei è Favorevole o Contrario ?, 1966), Vittorio De Sica (Sept fois femme, 1967) et bien sûr de nouveau Fellini dans Les Clowns (1970) et beaucoup plus tard dans Intervista (1987). N’arrivant pas à percer à Hollywood, elle se fait de plus en plus rare à l’écran à partir des années 70. Sa dernière apparition au cinéma date de 1998 dans Le Nain rouge de Yvan Le Moine.
Malgré sa carrière d’actrice entre l’Italie et Hollywood, Anita Ekberg a connu une fin de vie bien loin du glamour et des paillettes qui entouraient son statut de sex-symbol. Depuis des années, elle vivait dans une maison de retraite aux abords de Rome, sa ville d’adoption, et disait se sentir “un peu seule”. Star d’un seul film, elle ne sera pourtant jamais vraiment éteinte, rendue immortelle grâce à une baignade nocturne inoubliable dans un film majeur de l’histoire du cinéma.