“Il y a le zouk et il y a Brodinski. Comment faire pour les connecter ? Nous, on voit comment.”
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K | Comment expliquez vous que le kuduro soit devenu si mondial ?
DJ Riot | C’est drôle de voir qu’à un certain moment les gens arrivent à la même conclusion. Par exemple pour un mec de Caracas, Buraka Som Sistema sonne comme du tuki [musique des quartiers populaires vénézuéliens, ndlr] en un peu plus techno. Les gens arrivent à la même conclusion pour kiffer la musique.
Kalaf | Ce matin on était à Rinse FM, on jouait du zouk bass et les gens disaient “Oui, on connaît ce genre de musique”, parce qu’ici le zouk est un genre très important. Il y a le zouk et il y a Brodinski. Comment faire pour les connecter ? Nous, on voit comment. Je pense que les gens dans le monde voient également cette connexion.
K | Sur l’album vous avez un morceau appelé “Van Damme”. En référence à Jean-Claude Van Damme ?
DJ Riot | On pourrait presque dire que Van Damme a inventé le kuduro. Dans le film Kickboxer, il est soûl en train de danser bizarrement avec des femmes. Les bad guys deviennent jaloux et il les bastonne après avoir fini de danser. Le musicien angolais qui a lancé le kuduro a vu ce film, il a nommé l’un de ses morceaux “kuduro”, “cul dur”, en s’inspirant des mouvements de Jean-Claude Van Damme.
Kalaf | On adore l’humour, on aime les bonnes histoires, il fallait qu’on lui rende hommage !
K | Comment sonne Buraka, concrètement ?
Kalaf |C’est de la musique dansante avec un angle culturel. Ça te fait voyager, en été, là où il fait très chaud. La musique c’est une question d’émotions. On aime créer de la musique qui amène des émotions aux gens. Ça sonne comme Lisbonne, Paris et Londres en même temps.
DJ Riot | Tu as tout sur l’album. Des morceaux un peu rugueux comme “Stoopid”, des trucs plus mélodiques comme “Do Me Now”, qui est plus zouk-pop…
K | C’est important pour vous de faire de la musique originale et différente. À présent que beaucoup de gens sonnent comme vous, comment allez-vous évoluer ?
DJ Riot | Ce n’est pas seulement un challenge pour Buraka, c’est le défi de tout musicien, d’évoluer. Si tu n’es pas original, tu arrives à un point où il t’est impossible d’évoluer. On est toujours en quête de nouveaux styles, de nouveaux sons. Ce n’est pas un problème pour nous. On a notre méthode pour travailler ensemble, Buraka se nourrit de cela.
Kalaf | Et puis on adore créer de la musique pour la scène. À l’âge d’Internet où on n’a même plus besoin d’acheter des albums, il y a des gens qui ne sont jamais entrés dans une boutique de disques de leur vie. Je pense que les concerts restent le dernier territoire traditionnel où tu as une interaction avec les artistes et où tu ressens la musique comme ça se faisait avant.