Deux ans après Freetown Sound, le musicien anglais collabore avec Puff Daddy, A$AP Rocky, Steve Lacy et bien d’autres pour Negro Swan, son quatrième album R’n’B.
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Sur la couverture de l’album, un homme noir, assis sur le rebord d’une fenêtre de voiture, arbore de longues ailes blanches. C’est le chanteur Blood Orange lui-même, qui fixe l’objectif de la caméra, l’air pensif.
Avec cette même élégance et en rappel de ce visuel, l’artiste confesse dans “Charcoal Baby”, le septième titre d’un opus de 16 morceaux sorti aujourd’hui, que “personne ne veut être le cygne noir”. La vidéo de cette chanson, publiée en même temps que celle de “Jewelry”, nous offrait un aperçu du projet il y a quelques semaines.
Sur la même lignée que Freetown Sound, sorti en 2016, Negro Swan compte des featuring aussi divers qu’impressionnants, dont A$AP Rocky, la chanteuse colombo-canadienne Tei Shi, l’actrice Amandla Stenberg, Steve Lacy, le plus jeune membre de The Internet, la militante trans Janet Mock et même Puff Daddy. “Il est fan de mon dernier album. Il a eu mon numéro et m’a appelé… C’était étrange”, a raconté Blood Orange à The Guardian.
Né Devonté Hynes le 23 décembre 1985 à Ilford, une banlieue à l’est de Londres, au Royaume-Uni, le musicien déménage à New York en 2009 et commence à produire des artistes comme Sky Ferreira, Carly Rae Jepsen et Solange. Après une phase indie-rock avec Test Icicles et Lightspeed Champion, Hynes se lance dans le R’n’B et le hip-hop à partir de 2011, sous le pseudonyme de Blood Orange.
Au cours des sept dernières années, il réussit à créer un son à la fois personnel et politique, parlant aussi bien de son vécu que des violences contre les Noirs (“Sandra’s Smile”), les femmes, les jeunes LGBT, ou encore les sans-abris vivant dans les rues de New York (“Uncle ACE”).
Negro Swan est aussi une réflexion mélancolique sur le passé de l’artiste. “Beaucoup de ces nouvelles chansons parlent de ce que c’était de grandir en Angleterre… Un regard sur le pays qui m’a façonné”, expliquait-il lors d’une interview avec Pitchfork en octobre 2017. “Dans cet album je regarde mon jeune moi, grandissant dans ce contexte. C’est un peu sombre.”
Le mois dernier, un communiqué relayé par Pitchfork détaillait :
“Mon nouvel album est une exploration de ma dépression et des autres formes que la dépression peut revêtir. Un regard sincère sur l’existence et les angoisses persistantes des personnes queer, ou de couleur. [Ce disque] replongera dans notre enfance, permettant d’analyser les traumatismes modernes et les actions que nous menons pour surmonter ces traumatismes. En filigrane de chaque morceau se dégageront l’espoir, et les lumières que nous pouvons allumer au fond de nous dans le but d’obtenir un lendemain plus joyeux, qui puisse aider les autres à sortir des ténèbres.”
Blood Orange sera en tournée à l’automne et passera par Paris à l’occasion du festival Pitchfork, en novembre. En attendant, vous pouvez commencer à écouter Negro Swan et apprendre les paroles par coeur en regardant la vidéo ci-dessous.